Les résolutions qu’on ne tiendra pas.
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Ça y est.
Janvier de cette nouvelle année 2016 est commencé et la plupart d’entre nous avons pris des résolutions. Pourtant, c’est une vérité de Lapalisse que nous ne les tiendrons que peu ou pas. Pour la majorité en tout cas. Nous les laisserons aller après quelques jours, quelques semaines ou quelques mois. Il faut dire, à notre décharge, que le « momentum » sera passé. Ben oui. Parce que le « momentum » pour des résolutions, c’est le 30 et le 31 décembre. Peut-être aussi un peu le premier janvier. Le 2 janvier, c’est déjà du vieux. Imaginez alors le 2 février ou le 2 mars. De grosses chances qu’on ne s’en souvienne même plus.
En fait, ce qui nous fait prendre des résolutions, c’est toujours une nouvelle année. Comme si nous avions envie de commencer autre chose. Oh, pas nécessairement une nouvelle année civile. Notre anniversaire est aussi une belle occasion. Une nouvelle année scolaire aussi. Je me souviens que, personnellement, à chaque nouvelle année scolaire, je prenais la résolution de ne pas me mettre en retard dans mes travaux… pour, au final, les réaliser pour la plupart à la dernière minute, comme l’année d’avant. Dans mon cas, ma résolution durait tout au plus deux semaines.
Mais pourquoi est-ce donc comme ça ? Pourquoi n’arrive-t-on pas à tenir ces promesses à nous-mêmes qui nous semblent pourtant si importantes lorsque nous les prenons ? Parce que nous négligeons la puissance des avantages des comportements que l’on veut cesser. En psychologie, ça s’appelle des bénéfices secondaires. Bien sûr vous me direz qu’il n’y a aucun avantage à conserver un surplus de poids, d’être à la dernière minute partout, de fumer, d’être soupe au lait etc. Cela n’amène que des problèmes. Eh bien non ! Il y a toujours des avantages à des comportements que l’on a de la difficulté à changer. Toujours. S’il n’y en avait pas, nous n’aurions aucun problème à les modifier.
C’est ça la clé de tout.
Pour changer un comportement, il faut renoncer aux avantages. Il faut faire un deuil. Et ça, ce n’est pas facile. Tellement pas facile qu’en fait, ça devrait être ça, notre résolution : trouver les avantages d’un comportement qu’on n’aime pas et y renoncer. On essaie ? Prenons un exemple. Quelqu’un s’apprêtait à prendre la résolution de perdre 10 kilos cette année. Mauvaise idée. Il y aura toujours une tarte au sucre quelque part pour nous faire abandonner cette chère résolution. Elles sont fortes, ces tartes au sucre! La première étape serait de trouver quels sont les avantages de ces dix kilos en trop. Ils peuvent être nombreux. Des exemples ?
La joie de pouvoir manger n’importe quoi sans faire attention.
La sécurité financière de ne pas avoir à refaire sa garde-robe.
L’idée d’être moins attrayant qui cache une peur de rencontrer quelqu’un
La sécurité apportée par la bouffe (style « manger ses émotions »)
Le secret désir d’être accepté tel quel sans avoir à faire d’effort.
On pourrait allonger la liste. L’important, c’est de trouver VOS avantages.
Ensuite, il faudrait voir si l’on veut faire le deuil de ces avantages. Après tout, peut-être n’est-ce pas une bonne idée de perdre dix kilos. Un fois fait le deuil de ces avantages, les dix kilos se perdront d’eux-mêmes. Si vous essayez ça, ce sera plus facile de changer des comportements. Les comportements toxiques sont comme les relations amoureuses malsaines. Ils brisent notre vie et nous en sommes prisonniers… tant que nous n’avons pas renoncé aux avantages. Mais en même temps, le deuil de ces avantages va nous montrer à quel point nous nous aimons.
Le plus important, au fond, n’est pas ça ? S’aimer assez pour cesser de se donner bonne conscience et prendre les bonnes résolutions. Celles qui vont marcher. Celles qui nous amèneront toujours plus à être vraiment qui nous sommes… Quitte à réaliser, peut-être, que nous n’avons pas du tout 10 kilos à perdre mais plutôt à apprendre à nous aimer avec ces dix kilos.
Mais ça, c’est entre vous et vous.
Bonne année.
Jean Rochette
www.jeanrochette.com
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Coach personnel, psychologue et psychothérapeute, Jean Rochette se passionne pour nos deux chemins de vie : pour soi (nos enjeux) et pour les autres (la mission). Il est l'auteur de "Faites exploser vos couleurs" aux Éditions du Dauphin Blanc et entretient un blogue sur www.jeanrochette.com
Diplômé de niveau maîtrise (Master) en Sciences de la religion (Université de Sherbrooke : M.A.) et en Psychologie (Université Laval M.Ps.), il a enseigné pendant 32 ans dans un collège du Québec.

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