Je me souviendrai toujours d’un été, alors que j’étais enfant, où nous étions parti à Montréal pour les vacances. Mon père, venait nous rejoindre un peu plus tard au courant de l’été. il nous avait aidé à mettre nos bagages dans l’autobus. Au départ de celui-ci, il nous salua de sa main. J’ai senti alors un déchirement. Dans mon cœur d’enfant, cet instant était d’une grande incompréhension. Pourquoi nous devions nous séparer. Le voyage avait été très long et mes pensées n’étaient que pour lui. Puis, l’été avançait et je profitais de mes vacances. Un matin, on sonna à la porte. En ouvrant, mes yeux se posèrent sur une petite valise et lentement ils montèrent des pieds à la tête de la personne se trouvant face à moi. Je reconnu les grands yeux bleus de mon père qui me regardaient tout souriant. J’avais compris alors, qu’enfin le temps nous avait permit de nous retrouver. je le pris dans mes bras avec force pour démontrer toute la joie que j’avais pour ce moment précieux.

Puis, la vie a continuée, jusqu’au jour où j’ai fait mes valises pour quitter ma ville. Ce matin là, nos regards se sont à nouveaux croisés et sans parler nous savions, mon père et moi, que c’était pour le mieux. Pour qu’à mon tour je puisse bâtir mon avenir. Ainsi, d’année en année, nos valises se sont promenés et nos regards toujours heureux de se revoir de fois en fois.

Mais aujourd’hui, j’ai fait ta valise pour ton séjour à l’hôpital. A mon arrivé, j ai déposé cette dernière près de ton lit, mon regard s’est promené de tes pieds à ta tête. J’ai regardé tes yeux bleus fatigués par la maladie. Sans parler, nous savions tous les deux que c’était pour le mieux que tu te retrouves ici. Car tu auras besoin de toutes tes forces pour continuer ce dernier voyage. Je t’ai alors serré très fort dans mes bras, pour que tu puisses sentir que je t’aime. Bientôt la maladie va t’emporter, je te saluerai de la main, je serai là, mais il y aura toujours une grande incompréhension: Pourquoi devons nous nous quitter. j’espère qu’à ton arrivé, tu retrouveras dans tes bagages le souvenir de mes yeux qui te regardent avec tout l’amour que j’ai pour toi.

Par Annie Dionne