Aller retour vers l’au-delà
Je vous présente aujourd’hui un extrait de mon livre Aller-Retour vers l’au-delà publié aux Éditions du Dauphin Blanc, qui relate l’accompagnement de ma mère, alors âgée de 79 ans, aux soins intensifs pour un choc septique, puis prise en charge par l’unité palliative. Nous étions très inquiets et n’avions plus d’espoir de guérison lorsqu’elle est revenue à la vie nous parlant abondamment de son passage dans l’au-delà.
Ce voyage l’a profondément transformée. Revenue radieuse, lumineuse et guérie de cette expérience, elle m’a demandée de transcrire cet épisode dans un livre puisqu’elle était porteuse d’un message d’espoir.
Après son retour à la maison, j’ai passé plusieurs semaines à lui prodiguer des soins mais aussi à être à ses côtés, à bénéficier de son énergie d’amour, à observer sa transformation. Je l’ai vue, entre autres surprises, guérir, reprendre des forces… sans absorber aucune alimentation solide pendant plusieurs semaines. Même si j’avais lu des histoires de ce genre, accompagner ma mère tout au long de ces semaines a été initiatique et bouleversant.
Tout au long de cette période, je me suis assise auprès d’elle pour des entretiens que j’ai transcris tels quels dans le livre. Je voulais écrire ses propres mots en évitant toute interprétation et décrire avec justesse son état, ses visions, son lien avec le plus grand que soi qui semblait si fort dans son processus de guérison. Je suis ressortie de nos entretiens souvent bouleversée, réalisant un peu plus l’expérience forte et extraordinaire qui se déroulait à mes côtés.
Maman est toujours restée très sobre dans ses partages, très humble et elle m’a dévoilé au compte goutte ces expériences divines. Elle me disait qu’il était difficile de trouver les mots justes pour décrire la grandeur de l’expérience, la beauté et l’amour qu’elle a rencontrés.
Je vous partage ici une de nos rencontres.
Note : dans cet extrait, elle nomme les rencontres avec des êtres divins mais tout au long du livre, elle a répété l’importance de ne pas réduire son expérience à un lien avec une religion. Pour elle, ce qu’elle a côtoyé est beaucoup plus grand qu’une religion et elle est persuadée que chacun, dans cet espace, rencontre des êtres selon ses propres croyances.
«Entretien du 4 décembre 2014
Je m’installe ce matin avec maman, dans sa chambre, au calme. Nous avons beaucoup revisité son expérience les dernières semaines et je lui demande ce que tout cela a changé dans sa vie.
— J’ai moins peur, même si, parfois, j’ai encore des doutes, répond-elle sans hésiter. J’ai un refuge lorsque je suis plus vulnérable. J’ai accès à ce grand espace. Je regarde dehors, autour de mon arbre, le ciel… et je vois l’univers… comme si le ciel s’ouvrait.
— J’aimerais tellement voir ce que tu vois, dis-je en regardant ce fameux bouleau de l’autre côté de la fenêtre.
— Je revois toujours tout… Je revois l’espace, les personnages (Jésus, la Vierge, maman, Dieu) qui sont peu visibles, flous, mais je les ressens, dit-elle en embrassant du regard le paysage extérieur. Et alors, je me sens en paix. Ce qui a surtout changé, c’est que le passé est très loin. Je ne suis plus accrochée à mon histoire passée. Je vis essentiellement au présent.
— Je te le redemande… Avoir ce lien avec l’au-delà, qu’est-ce que ça change dans ta vie?
— Ça m’apporte la paix, la sérénité. Et j’oublie tout le reste, répond-elle en me regardant dans les yeux. Ça me ramène à l’essentiel. Tout m’apparaît dans une plus grande simplicité.
Et j’ai perdu tout intérêt pour ce qui est superficiel. Je ne suis plus comme avant. Je suis vraiment détachée des choses futiles. Même chez moi, je veux le moins de choses possible devant mes yeux, je ne veux plus d’objets inutiles et encombrants. Cela est parfois un peu difficile pour Claude qui doit s’adapter à sa nouvelle femme, conclut-elle en souriant.
Et elle ajoute :
— Nous ne sommes pas uniquement un corps. Nous sommes plus grands que notre corps. C’est mon message. »
Il me semble que ces quelques mots portent l’essentiel.
J’ai vu ma mère revenir à la vie portée par une joie profonde alors que son corps était encore très mal en point.
Je l’ai vue habitée par cette lumière et totalement détachée de ce qui se passait dans son corps.
J’ai compris alors que nous sommes plus grands que notre corps.
Isabelle Challut