L’immortalité viendra du rat….
Voici la star des laboratoires qui planchent sur le vieillissement: Le rat taupe, nu comme un ver une bouille répugnante et un système immunitaire qui rend jaloux. Il n’en finit pas de livrer ses secrets…
Ce petit rongeur de 8 centimètres pour 35 grammes en moyenne vit parfaitement bien jusqu’à trente ans. Et alors? direz-vous… C’est absolument exceptionnel pour un rat! Quand on sait qu’un rat commun vit 30 fois moins longtemps, il a de quoi intéresser les scientifiques. C’est donc très intéressant de percer le secret de cette jouvence très particulière parce que ce rat, en plus de vivre très, très vieux, vit aussi sans maladies… En fait, il meurt la plupart du temps assez doucement de vieillesse.
On pourrait estimer qu’il vit très vieux parce qu’il n’est jamais, ou presque, malade ; sans les maladies habituelles des autres rats, mais c’est dans le mécanisme intime de la multiplication de ses cellules que les chercheurs ont essayé de comprendre. Ce sont les cancérologues qui apportent les premiers éléments de réponse. En fait, des études sur le rat-taupe nu avaient prouvé que ce rongeur résistait bien à la formation de tumeurs. Aucune trace de cancer n’a été relevée dans l’espèce entière.
Des rats aux cellules anti cancéreuses…
Des chercheurs de l’université de Rochester aux Etats-Unis qui ont essayé de comprendre pourquoi ce petit rongeur résiste bien mieux au cancer que ses congénères de laboratoire, les souris, pensent avoir percé le secret de sa longévité : vous savez qu’une des explications de la survenue des cancers est que nos cellules vieillissantes se mettent à devenir folles et à secréter des produits détériorés. Et bien les protéines de ce rat ont 40% de risques en moins de contenir des erreurs génétiques et de fabriquer des cellules malades. C’est là le secret de sa longévité.
Cela veut dire que ces rats sécrètent en quelque sorte leur propre médicament anti cancéreux, leur propre traitement, et ces mêmes chercheurs ont publié une étude dans la revue britannique Nature. Ils démontraient qu’un acide présent dans le rat-taupe nu empêchait les cellules cancéreuses de s’agglutiner et donc de former des tumeurs…
En conclusion?
Que ceux qui pensent que les rats remplaceront l’homme à la surface de cette planète n’ont peut-être pas tout à fait tort…
Plus pratiquement, que ce rongeur peut donc nous apprendre beaucoup sur la lutte contre les transformations des tumeurs chez l’homme, et particulièrement offre une piste sérieuse contre la formation de cellules cancéreuses. Car on a identifié l’anti-cancéreux que fabrique cet animal ; il s’appelle l’acide hyaluronique, une substance que les gens qui ont de l’arthrose connaissent bien puisqu’on leur en injecte régulièrement dans le genou…
Et chez l’homme ?
Il faut méditer une curieuse histoire : malgré les années qui passent, une fillette américaine, Gabby Williams, ne vieillit pas ! Résultat, à 6 ans, elle garde l’apparence d’un bébé de six mois. Une forme d’immortalité ? C’est encore beaucoup trop tôt pour en parler. Les médecins, au risque d’être rabat-joie, parlent plutôt de maladie. Une maladie rare, qui rappelle un film… « L’Étrange histoire de Benjamin Button », qui naissait vieillard et mourrait bébé. Ici, il ne s’agit pas d’un film, mais bien de l’histoire d’une fillette touchée par cette maladie qui n’a pas encore de nom et qui, au contraire de Benjamin Button, l’empêche de vieillir.
Le processus de développement est incontestablement ralenti ; il est environ cinq fois plus long que pour une personne normale. L’évolution du corps devient beaucoup plus lente. C’est toutefois très rare. Seuls trois autres cas similaires ont été recensés dans le monde : un homme vivant en Floride âgé de 29 ans mais qui en paraît 10, une femme brésilienne de 31 ans qui semble n’avoir que deux ans, et surtout une Américaine morte à l’âge de 20 ans et qui gardait physiquement, mentalement, les traits d’un bébé malgré son âge. Un cas qui a été très étudié parce qu’elle montrait des phénomènes encore plus exceptionnels : dans sa petite enfance, elle a survécu à des accidents vasculaires cérébraux (AVC), une tumeur au cerveau ou encore plusieurs ulcères perforants de l’estomac. À chaque fois, elle guérissait de façon soudaine et ne gardait aucune séquelle. Une véritable énigme pour tous les médecins qui l’ont auscultée : elle s’auto-réparait…
Cette maladie inconnue alimente beaucoup la curiosité, laissant présager des avancées scientifiques exceptionnelles. Le Pr Walker qui a décidé de consacrer la fin de sa carrière à ces cas extraordinaires dit que « si nous identifions le gène responsable de ce phénomène et qu’à l’âge adulte nous pouvions trouver un bouton stop pour le vieillissement du corps, nous serions biologiquement immortels » !
La barre des 130 ans
Les études démontrent que 130 ans est l’âge limite que pourrait atteindre un humain, en raison de la durée de vie de la cellule nerveuse, qui est incapable de se régénérer. En fait, on pense plutôt aujourd’hui que c’est la génétique qui décide, le code barres de notre fabrication, que l’on commence à bien savoir lire mais pas encore à bien réparer. C’est ce que cette histoire nous confirme. Ceux qui prédisent qu’avant la fin du siècle, l’homme vivra 200 ans, ne sont pas si fous que cela…