LE SCIENTIFIQUE FACE À L’INVISIBLE de Laurent-Jacques Costa et Philippe Ferrer
La rencontre improbable entre un scientifique
à l’esprit bien ordonné et un artiste rêveur
côtoyant quotidiennement
médiums et guérisseurs.
Le XXe siècle aura vu le triomphe de la science matérialiste et déterministe, seule apte à expliquer le monde et son évolution. De Newton à Einstein, en passant par Darwin ou Freud, nombreux sont les hommes de science à avoir éclairé la lanterne du savoir… Certes, mais cela se passait au XXe siècle ! Car en ce début de xxie siècle, les vieux cadres conceptuels qui donnaient matière à toutes ces belles théories sont mis à mal par une série d’observations aussi nouvelles que troublantes… Et si on avait oublié l’essentiel ?
Guidé par Philippe Ferrer, Laurent-Jacques Costa explore les contrées au-delà des dogmes qui fondaient jusqu’alors son savoir universitaire. Ensemble, ils nous livrent un témoignage fort de ce qu’il serait possible de nommer « la métamorphose » du scientifique face à toute l’étrangeté du monde qui se donne à voir différemment. Oui, l’univers du savant bascule au fil de ces pages, au fur et à mesure qu’il s’aventure hors des chemins balisés, qu’il découvre les limites de ses certitudes, qu’il s’autorise à penser autrement. Et au bout du sentier, à la limite du vertige, la réponse à une des interrogations les plus fondamentales de notre humanité : que sommes-nous véritablement ?
EXTRAIT : « Cela démontre que c’est notre regard, notre analyse, qui détermine la manière dont les particules se présentent à nous. Elles sont vibrations, mais se matérialisent lorsque nous les observons. Quels enseignements pouvons-nous alors déduire de tous ces faits ?Pour les physiciens quantiques, la réalité que l’on contemple, mesure, étudie, n’est que la manifestation d’une nature bien plus vaste, bien plus Intangible, et dont le comportement s’affranchit totalement des lois de notre espace-temps. Autrement dit, le monde des particules élémentaires ne peut se résumer à ce qu’il donne à voir de ce qu’il est. C’est notre perception qui lui donne vie sous la forme qu’on lui connaît. Absolument vertigineux ! Vous comprendrez aisément pourquoi de nombreux scientifiques refusent de considérer de telles perspectives dans le quotidien de leur recherche. Albert Einstein, lui-même, a combattu ardemment les apports de la physique quantique, critiquant non pas les résultats, mais l’Interprétation qu’on en faisait ; une manière habile de se débarrasser du problème en l’écartant du revers de la main. À l’époque, Il prétendait qu’il devait exister des propriétés Intrinsèques aux particules, totalement ignorées, responsables de mécanismes Inconnus mais parfaitement prédictibles. « Dieu ne joue pas aux dés », affirmait-il. Aujourd’hui, nous savons que ces propriétés hypothétiques n’existent pas et que les conclusions émises en physique quantique sont fondées. Elles ont d’ailleurs contribué à développer des matériaux aux propriétés révolutionnaires et des technologies novatrices dans de nombreux domaines Incluant les télécommunications, les systèmes optiques, l’Imagerie médicale, la physique nucléaire, l’électronique, l’informatique, etc., sans pour autant – et c’est là où se situe tout le paradoxe – améliorer notre compréhension du monde et de son fonctionnement. Certes, il serait faux de prétendre que la physique classique ignore totalement les avancés de la physique quantique. En revanche, elle rechigne à réexaminer les hypothèses initiales sur lesquelles elle s’est constituée au fil des générations, de Newton à Einstein et à Hawking, conservant une conception du monde somme toute très mécaniste.
Ainsi, l’existence de dimensions en dehors de notre espace- temps n’est pas officiellement admise par la communauté scientifique, même si des théories l’énoncent. L’idée que les constituants physiques de notre univers sont soumis aux lois d’un système déterministe, où chaque action produit un ensemble d’effets prédictibles, relevant d’un ordre cosmique permanent, demeure un pilier fondamental de la recherche, alors même que cette idée est pour le moins mise à mal par la physique quantique1. Notre conception même de l’univers et de sa matérialité fait également abstraction des hypothèses que les expériences sur les atomes suggèrent. Tout se passe dans les sciences, comme s’il existait une nette séparation entre les lois observables à une échelle microscopique et celles fonctionnant à l’échelle macroscopique ; comme si les particules élémentaires qui constituent la matière, toute la matière, accomplissent des prodiges dans un monde à part, en partie déconnecté de celui que nos sens appréhendent ; comme si l’univers était divisible en un ensemble microscopique et un autre, macroscopique.
Quant aux disciplines qui touchent à l’organique, la biologie moléculaire, la biochimie, la génétique, les neurosciences, etc., elles conservent toutes une approche très mécaniste du vivant, feignant d’ignorer le comportement étrange de ces « briques de matière » que sont les atomes, comme si ceux qui composaient les cellules vivantes étaient de nature bien différente… Ce qui n’est bien entendu pas le cas !
En réalité, certaines expériences en physique classique remettent en question le modèle déterministe des mécanismes naturels. Ainsi, en étudiant les mouvements du billard, Philippe Guillemant a pu démontrer que, au-delà d’un certain nombre de chocs entre les boules, il n’est plus possible de déduire précisément leurs trajectoires, du fait d’une perte d’informations toujours croissantes, rendant le calcul de plus en plus probabiliste. Philippe Guillemant et Jocelin Morisson, La Physique de la conscience, Guy Trédaniel éditeur, 2015. »
Le livre est disponible aux Éditions Guy Trédaniel Éditeur.